Le 12 octobre 2024
17:00 au Théâtre
Plein tarif 14€ – Réduit 10€ – Adhérent 8€
Le spectacle
[Déca]danse revient avec sa 9e édition et vous invite à rejoindre une grande immersion dans les processus de création de sept compagnies, à travers sept étapes de travail. Sept projets qui, sous la forme d’un premier essai, vont faire leurs premiers pas face à un public avant de continuer leur cheminement jusqu’à une création prochaine. Laissez-vous surprendre !
Matteo Sedda – FUCK ME BLIND
Inspiré de Blue, le dernier film autobiographique de Derek Jarman, FUCK ME BLIND est un duo dont les interprètes partagent le même point de pivot.
Dans le film tourné avant sa mort des suites de complications liées au sida, le réalisateur considère sa fin imminente comme une justification active de toute son existence. En utilisant le bleu d’Yves Klein, Jarman trouve le moyen de faire de son corps, devenu invisible aux yeux d’une société puritaine, une porte où l’infini devient tangible. La couleur monochrome devient le point de départ d’une recherche tangible du corps en rotation continue vers l’infini. Les danseurs dessinent une véritable carte de l’espace, mettant en œuvre entre eux des dynamiques d’attraction et de répulsion. Eros et Thanatos deviennent le principe du mouvement, la force centrifuge et centripète comme pulsion sexuelle et mortelle. Les deux corps dansants et sérodiscordants utilisent des codes esthétiques qui invoquent une nouvelle danse homo-folk en mettant en œuvre la même revendication d’existence que le réalisateur.
Utilisant les mêmes outils non narratifs que le film, FUCK ME BLIND vise à créer une expérience hypnotique sur fond de paysage homoérotique. Dans le film de Jarman, le bleu devient le corps, dans FUCK ME BLIND le corps dansant devient bleu.
Maurice Broizat – BONHEUR
Prônant la joie comme technique de résistance, inspiré.e par le philosophe du futur Paul B. Preciado, Maurice Broizat se lance dans l’exploration d’un des plus grands thèmes de l’existence humaine : le bonheur. Cette audacieuse entreprise est guidée par une humble quête de sens face aux dynamiques de destruction aujourd’hui en cours.
Pour ce quatuor, Maurice collabore avec le musicien Antonin Appaix et questionne la fabrication sociale du bonheur dans les corps et les sons.
Face à l’ampleur des thèmes abordés, la pièce trouve sa force et son sens dans une forme brute, intimiste, rythmée entre moments hypnotiques et d’autres joyeusement décalés. Elle questionne ce que pourrait être le bonheur aujourd’hui à un moment où nos modes d’existence sont remis en question, tel un appel vital à la joie, à la légèreté, ainsi qu’à la paix comme aspiration indispensable à notre existence collective.
Audrey Bodiguel – CARNE
CARNE est une ode à la vie, au feu qui brille en nous chaque seconde, à nos belles incohérences et notre attendrissante capacité à occulter notre propre finitude. CARNE, (prononcez CARNE sans é), c’est la chair, la viande, exemple : « vieille carne ». En tant que danseuse et chorégraphe, je me pose la question : que va devenir mon corps ?
CARNE est un solo sur la vie en nous et en-dehors de nous.
CARNE pose au plateau notre rapport intime à la finitude.
CARNE confronte notre sensation d’immortalité face à la tentative d’envisager notre propre mort.
CARNE associe le « blingbling » et le compost.
CARNE mêle toutes ces ambiguïtés pour mieux les exposer.
CARNE évoque le côté morbide du plastique, même s’il est rose ou pailleté.
CARNE montre un corps à différentes étapes de sa vie et l’histoire qu’il contient en lui.
CARNE est la recherche d’une énergie au plateau et des traces qu’elle laissera après elle.
CARNE joue à me faire incarner et autant qu’à me faire désincarner.
CARNE travaille cet « au-delà » du corps.
- Vernissage Christelle Franc